Sommaire de l'article
Ma Voisine est indonésienne, une BD qui fleure bon l’ailleurs
Titre : Ma Voisine est indonésienne
Auteur : Emmanuel Lemaire (scénario et dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Shampooing
Année : 2021
Page : 128
Résumé d’un récit en transit:
Paris, Gare de Lyon, une femme semble chercher sa voie de départ, quand des agents de la SNCF l’interpellent. Début de l’anecdote que raconte Madame Iriany à son voisin, Manu, dessinateur de BD. C’est le début d’une relation où Manu va découvrir les activités inattendues de sa nouvelle voisine qui se révèle être originaire d’Indonésie.
Scénario d’une histoire d’échange et de voyage:
Madame Iriany passe ses week-ends à voyager, à parcourir la France pour découvrir des villes. Et ces voyages lui permettent de faire de sympathiques et curieuses rencontres. C’est cette attitude nomade qui intrigue Manu, auteur de BD, reflet de l’auteur Emmanuel Lemaire, et voisin de Madame Iriany.
Entre eux deux, c’est une amitié qui va se développer, au fur et à mesure que Manu va découvrir la vie de cette personne, son parcours, ses mésaventures, ses histoires. Inhabitué à ce type de situations, le jeune auteur va devoir aussi se remettre en question sur ses idées reçues qui risquent fort de mettre à mal cette relation.
L’histoire se déroule au rythme des tribulations de Madame Iriany et des interrogations de Manu. On apprend à s’attacher à ces deux personnages, à les découvrir, et finalement, quand l’Histoire de 2020 les rattrape, on en oublie presque les signes avant-coureurs qui étaient semés au long du récit.
Le dessin crayonné:
Emmanuel Lemaire donne la vivacité du trait de crayon à son histoire. Des décors travaillés, mais jetés avec force sur le papier dans un noir et blanc tracé où la dynamique des bâtiments, et des personnages, suivent le rythme des déambulations de madame Iriany.
Le contraste entre la raideur, la nervosité du trait pour les décors et la rondeur, le dynamisme des personnages nous sautent aux yeux. Suivre le travail du trait et des hachures menés par Emmanuel Lemaire tout au long de cette BD nous plonge d’autant plus dans la vie de ses protagonistes. Comme s’ils n’avaient pas le temps de se poser – ce qui est un peu le cas pour cette voisine indonésienne – et que le crayon devait les suivre dans leurs courses.
Conclusion d’une BD qui fait rêver:
Car oui, on se prend à rêver aux trajets hebdomadaires de Madame Iriany. Ne devrait-on pas faire pareil, accepter un temps de lâcher prise et de tenter l’inconnu ? Une BD pleine de vie, grâce à cette rencontre magique entre deux personnages que tout semble opposer.
Zéda rencontre Madame Iriany.