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L’héritage Fossile, la BD d’un sauvetage
Titre : L’héritage Fossile
Auteurs : Philippe Valette (scénario et dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : –
Année : 2024
Pages : 288
Résumé de l’histoire d’un voyage :
Un vieil homme marche avec sa fille, Nova, dans un monde désertique et rocailleux balayé par des vents de sable. Ils avancent, cherchant quelque chose. Le soir, le père raconte comment ils sont arrivés sur cette planète, un voyage entrepris il y a des milliers d’années pour sauver l’humanité…
Le scénario d’un récit mêlant deux époques:
Philippe Valette démarre l’histoire sur ces deux personnages, père et fille, et nous apprenons, par les dires du père, par les documents qu’ils trouvent en cours de route, ce qui s’est passé avant. La BD se déroule sur deux époques, passé avec le voyage spatial, et présent avec la quête de ce duo.
Bien sûr, la vérité a plusieurs visages et Nova devra faire le tri des informations qu’elle récolte. Un récit qui nous parle de notre devenir, de notre folle ambition peut-être, en tant qu’espèce soi-disant supérieure, à tout faire pour survivre, même le plus fou, et surtout les pires sacrifices. Un récit pessimiste, noir, qui soulève bien des questions et laisse peu de place au rêve.
Ce périple se révèle autant physique que psychologique. Le père, obstiné, entêté, et la fille, curieuse, en quête de réponses que celui-ci ne peut – veut – plus donner.
La tension monte entre les deux protagonistes du récit jusqu’à la conclusion.
Philippe Valette sait nous emmener d’une époque à l’autre, en nous gardant tout le temps dans l’attente, dans le questionnement. « Mais comment ? Mais comment ? » nous demandons-nous alors qu’on avance dans l’histoire.
Le titre renvoie à deux éléments phares qui constituent le nerf de l’intrigue, sans en dévoiler trop. Et du coup, je n’en dévoilerai pas plus sur cette étonnante BD de presque trois cent pages et qui, paradoxalement, se dévore tout en douceur.
Le dessin multi-techniques :
Philippe Valette adopte un style particulier. Les personnages sont dessinés et contrastent complètement avec les décors, qui, eux résultent d’un travail de modélisation et de rendu 3D réaliste et même photoréaliste. On le pressent au départ, avec la tempête, mais cela prend vraiment corps quand on se retrouve dans le vaisseau spatial. Un choix graphique étonnant qui attire l’œil et peut surprendre. J’ai été surpris, d’ailleurs. Et rapidement, je suis rentré dans ce style pour suivre le récit.
A la fin de l’histoire, Philippe Valette nous explique comment il a travaillé à l’aide d’exemples visuels.
Ajoutons à ce style le travail de compositing, qui lui permet de créer les effets de vents de sable d’une manière particulière. Il m’a fallu un temps d’adaptation, au début, je croyais que les personnages transparents étaient traversés par les objets, qu’on suivait des fantômes, et j’ai compris pourquoi, la force des résidus balayés par le vent est bien supérieur au mouvement des vêtements et du dessin, et je n’avais pas encore saisi le contraste décor réaliste et personnages dessinés.
Notons aussi le format carré de la BD, peu courant.
Conclusion d’une BD noire:
L’héritage fossile porte bien son titre à plusieurs raisons, ce récit de SF nous entraîne loin de la terre, mais avec des préoccupations bien humaines, pour un récit sombre et surprenant.
Zéda rencontre Reiz !