: Les Survivants de la révolte finale de l’apocalypse : L’ultime
prophétie de la sorbetière perdue
Allan Barte (scénario et dessins)
Delcourt
: Tapas
2018
: 112
2057. La couleur ne semble plus bien acceptée, les gens se promènent
tout de blanc vêtus, surveillés par des policiers en bleu et noir.
Un groupe de jeunes, menée par Shalindra et Bretzel, lancent la
révolution. Comprenez par là, ils marchent à quatre copains sur le
palais présidentiel. Heureusement, dans ce monde terne, tout le
monde est gentil et du coup, les jeunes en colère ont vite fait de
s’imposer. Mettant à jour le discours lénifiant du pouvoir en
place, ils se rendent compte que tout n’est pas forcément que
mensonge. Mais c’est pas grave, avec un fusil à pompe, on résout
rapidement beaucoup de problèmes !
avis :
Barte nous offre une histoire absurde. Un monde où la bagarre est un
art ancestral perdu que de rares personnes pratiquent et où la
violence se limite à se faire tourner en dérision par un clown.
bien même dans ce monde-là, y a quand même des crétins pour venir
foutre le souk ! Partant de ce postulat, l’auteur nous entraîne sur
les pas d’un paumé qui se fait largement dépasser par les
événements.
réactions des uns comme des autres, totalement inattendues, créent
cet univers absurde qui pourrait en partie rappeler le film
Idiocratie. Mais pas que, ce serait trop simple !
ne s’agit pas seulement de gentil benêt mais aussi de ce contraste
où les rebelles sont finalement très bêtes et encore plus que ceux
qu’ils veulent remplacer. Il s’agit aussi d’un monde où c’est par la
gentillesse que la paix est amenée. Et finalement, les trublions
castagneurs mettent plus de désordre alors qu’ils veulent juste
améliorer les choses. L’auteur nous fait ainsi adhérer d’un côté
puis de l’autre, jouant avec nos sentiments et notre point de vue.
Allan Barte opte pour un style épuré, dénué de complication. Des
personnages stylisés qui renforcent le côté cartoon de cette
histoire, voire même de ce monde.
décors simples également, des couleurs sobres, rien qui ne vient en
rajouter par rapport à l’histoire complètement folle.
en va de même de la composition et de la mise en scène. Tout cela
s’efface, laissant les personnages libres de faire leur bêtises et
de gaffer à tort et à travers.
BD fofolle qui ne restera pas forcément en mémoire après l’avoir
lue mais qui vous surprendra à plusieurs occasions lors de sa
première lecture.
rencontre Allan Barte et un autre dessinateur bien connu, Davy Mourier !