L’enfant en moi, c’est celui de Sachi et Takara. Ils sont amis depuis l’enfance et leur amitié s’est transformée en amour. Ils sont au lycée, préparent leur avenir. Mais voici que Sachi se sent nauséeuse régulièrement. Elle se décide à faire un test de grossesse et, évidemment, celui-ci est positif.

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L’Enfant en moi, une belle découverte
Belle découverte de 2024 chez Kana Editions, L’Enfant en Moi fait partie de ces œuvres où il suffit d’entrer pour en vouloir la suite.
Tout tranquillement, Aoi Mamoru présente ses personnages : un couple de lycéens, deux jeunes très sympa, sans histoires, anciens amis d’enfance qui ont évolué en amoureux. Sachi et Takara sont très mignons, très gentils et très sérieux en plus. Seulement voilà, il y a quelques semaines un préservatif a craqué et leur rapport n’a pas été protégé. Un seul incident, mais…

Une fois, c’est parfois de ça qu’il suffit pour changer une vie. Alors, même si elle a du mal à y croire, quand Sachi éprouve des nausées quotidiennes, elle tente de lever le doute en utilisant un test de grossesse. Qui, bien entendu se révèle positif.
Comment va réagir Takara quand il le saura ? Et leurs parents respectifs ? Comment finir ses études au lycée quand on est enceinte ? Faut-il avorter ou aller au bout d’une grossesse avec toutes les inconnues qui en découlent ?

Un scénario simple et efficace
Suivant un scénario à la temporalité très linéaire, Mamoru livre des dessins très jolis, mais très actuels et donc assez épurés. Elle met le focus sur les deux personnages au cœur de son histoire. Sachi qui est, forcément, la première concernée par la croissance de ce bébé en elle. Mais aussi Takara qui est très impliqué, sérieux et adorable. C’est très remarquable dans un manga qui est un médium où les pères japonais sont très majoritairement représentés comme absents ou irresponsables.

Cela dit, Takara reste l’exception, car il est issu d’une famille monoparentale avec une mère très traditionnelle et directive. Sachi, elle, a une mère à l’écoute et aimante, mais aussi un père absent et un grand frère qui représente la figure paternelle, sévère et rigoureuse, sinon rigoriste.
Un manga pédagogique et informatif
Le manga est non seulement très joli, mais aussi extrêmement bien écrit. Les personnages sont justes, le parcours d’une jeune fille enceinte (au Japon) très bien documenté. Kana joue le jeu en traduisant fidèlement les bonus de fin de tome. Ce sont des interviews de spécialistes apportant des informations sur la sexualité, la contraception, la grossesse… Le travail est bien suivi par l’éditeur qui ajoute également les infos, sites et numéros de téléphone utiles pour la France.

C’est à la fois une très belle histoire et un apport informatif très intéressant quel que soit l’âge du lecteur, même si ce sont les adolescents et les jeunes adultes les premiers visés. On y croise des personnages variés et intéressants. Certains compréhensifs et solidaires de Sachi et de son désarroi devant cette situation inattendue qui l’engage pour la vie. D’autres sont directifs et/ou insensibles, plaçant leurs convictions et leur tranquillité au-dessus de l’intérêt réel de la jeune fille et de son amoureux
L’Enfant en Moi, une des réussites 2024
Tout en retenue, avec un scénario crédible et satisfaisant et des dessins simples, mais jolis, L’Enfant en Moi fait mouche. Les retours qu’on peut en lire sont très positifs et je serais curieux de connaître l’étendue de son lectorat.

On a hâte de voir ce qu’il va advenir de ce jeune couple et de leur belle histoire d’amour. Sans parler bien sûr du bébé, qu’on ne connaît pour l’instant que par les échographies… Une réussite à suivre.