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La vérité nue, une BD sur nos petits travers
Titre : La vérité Nue
Auteur : James (scénario et dessins)
Editeur : Delcourt
Collection : Pataquès
Année : 2020
Page : 104
Résumé de tranches de vies:
Une femme fait ses courses en parlant du poids qu’elle a pris, un homme se présente comme un voyant à une jeune femme, une employée passe un entretien d’évaluation professionnelle, un coupe échange au lit…
Scénario de skectches en strip:
Au travers de ces petits sketches du quotidien, James dépeint nos défauts et joue avec les réponses automatiques que l’on a parfois, l’absurde du sens de certaines expressions, les doubles sens des mots, tout cela afin de créer une chute humoristique à la dernière case.
Ces situations de vies familiales, professionnelles, amicales, amoureuses, sont le reflet d’un quotidien actuel, banal au départ, prenant une autre forme avec la chute du strip. Ces historiettes comportent souvent des phrases que l’on a entendues plusieurs fois, « je dis toujours ce que je pense », « Bon, allez, bonne journée », « Oh non, pas lui, ne te retourne pas »…
Et à partir de ces phrases, James tisse une situation qui prend une direction radicalement étonnante, par le dialogue ou par le silence, et finit en une conclusion souvent fort drôle.
James n’a aucune retenue et s’attaque à tout ce qui peut prêter à rire dans nos erreurs, nos affirmations péremptoires, sans prendre de gants, et il parvient toujours avec talent à retourner la situation pour faire rire, ou sourire.
La vérité nue n’est pas forcément belle à voir, mais avec l’auteur, elle devient vraiment comique.
Le dessin en quatre cases:
James dessine ces petits sketches en strip de quatre cases au format carré. C’est d’ailleurs aussi le format de la BD, un carré.
Il présente ses congénères humains en gardant les corps et en les affublant de têtes d’animaux. Les poses changent mais légèrement d’une case à l’autre, donnant l’impression de fixité, comme la situation qui n’évolue pas vraiment, sempiternelle ritournelle qui sera à nouveau chantée demain. Mais la chute réouvre une nouvelle perspective.
Les dessins sont réalistes, corps d’hommes et tête animale sont traités avec un souci très poussé de la réalité.
Chaque sketch est traité dans une palette, une tonalité de couleur particulière permettant dès le changement de page de saisir visuellement qu’on change également d’histoire.
Le gaufrier de quatre cases n’est interrompu de temps en temps que pour laisser un peu d’espace à un gag en une case, dessinée au centre de la page, sur le même modèle graphique que les autres.
Le travail d’écriture est rehaussé par ce travail graphique et le choix de ses contraintes qui permettent de faire ressortir le ridicule de certaines moments.
Conclusion d’une BD qui nous met à nu:
La vérité nue est une petite pépite d’humour, une utilisation totalement réussie du gag en strip, avec un beau travail graphique.
Zéda dans le monde de James.