jeudi 25 avril 2024

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Kaijumax Livre II de Zander Cannon aux éditions Bliss Comics

Kaijumax Livre II de Zander Cannon aux éditions Bliss Comics

Série : Kaijumax 

Titre : Livre II
Scénario et dessin : Zander Cannon
Editions : Bliss Comics
Année : 2021
Nombre de pages : 286

Résumé de « Kaijumax – Livre II » de Zander Cannon:


Kaijumax est une île-prison de haute sécurité pour interner les Kaijus destructeurs et criminels.
Nous avions laissé dans le livre 1 Electrogor et sa famille en prise avec les autorités suite à son évasion.
Nous le retrouvons ainsi dans ce tome 2, emprisonné avec son fils à nouveau sur Kaijumax où la guerre des gangs bat son plein pour savoir qui sera le maitre de l’île et du trafic d’uranium !
Le jeune monstre niais Whoofy se retrouvera à prendre la place de son père Singe-baleine, tandis qu’entre-temps la douce doctoresse Zhang commettra le crime ultime et se retrouvera à son tour incarcérée dans une île-prison… pour femme ! 
Tout cela en parallèle de bien d’autres histoires…

Mon avis sur « Kaijumax – Livre II » de Zander Cannon:

Kaijumax a été encensé quasiment à l’unanimité par la presse spécialisée. 
Et cela à très forte raison car ce roman graphique est un véritable ovni dans le genre !
Mais vous me direz c’est quoi au juste Kaijumax ? 
Et bien c’est une œuvre particulièrement critique et imagée sur l’univers carcéral et son écosystème sociétal associé. 
Il s’agit donc d’une véritable satire sociale bien sérieuse malgré l’humour omniprésent et les dessins caricaturaux de son auteur.
Kaijumax Livre II de Zander Cannon aux éditions Bliss Comics page 10
Page 10 extraite de l’album

Ce livre 2 conclu admirablement l’épisode « prison pour homme » et s’ouvre sur les secrets de l’univers des geôles pour femme.
Dans ce monde, au premier abord, tout parait plus calme, serein et maitrisé mais ce n’est que façade. 
La sournoiserie est de mise, les non-dits sont nombreux et sont sources de tensions contenues. 
Mais les agacements s’enchainent et les jalousies aussi jusqu’à ce que la bombe explose… 
Et la pseudo innocente doctoresse Zhang l’apprendra bien vite à ses dépens.
L’auteur décrit (selon moi et sans en être un expert évidemment, vous m’excuserez mesdames) magnifiquement bien une partie de la psychologie féminine bien complexe, mélangeant ainsi fierté, humilité, contrariété, convoitise, popularité, rivalité, rancœur, moqueries etc…
Et avec tout cela, on en abouti au fait qu’une jeune femme puisse passer du jour au lendemain de très bonne amie au statut de principale ennemie, et donc loin du phénomène de mode de la sororité… 
C’est remarquablement bien amené.
Evidement Zander Cannon mêle aussi à son récit, comme pour le livre 1, des thèmes éternellement contemporains et récurrents comme la différence « raciale » et la xénophobie, les minorités ethniques et/ou religieuses et leurs oppressions, l’isolement, l’exclusion et la solitude malgré un monde fourmillant de vie, la corruption et les abus des autorités policières, etc…
Il aborde aussi indirectement la problématique écologique en évoquant un monde « poubelle » où les cheminées industrielles, l’électricité, l’uranium et toutes autres énergies polluantes s’avèrent être des drogues pour nos créatures (à remarquer que même dans son récit, ça reste des polluants nuisibles…).
Kaijumax Livre II de Zander Cannon aux éditions Bliss Comics page 7
Page 7 extraite de l’album

Coté graphique, l’humour est de mise. Tous les monstres sont évidemment caricaturés, presque mignons, et surtout inspirés des grands courants japonais et autres : des étranges kaijus aux méconnus cryptides en passant par les créatures cauchemardesque Lovecraftiennes et les robots aux allures d’Ultraman etc…
L’expert en dénotera évidemment les nombreuses références cinématographiques ou littéraires, et le novice, quant à lui, ne sera pas en reste car les tomes sont agrémentés d’une postface finale décrivant quelque peu les sources d’inspiration de l’auteur. 
C’est un très bon moyen de parfaire sa culture geek…
Pour en revenir au dessin, ce qui est frappant, c’est le décalage entre la noirceur du récit et des propos, et la dérision du trait épais (semblant parfois grotesque et rocambolesque) et les aplats de couleurs chatoyants et joyeux…
Mais malgré tout, aussi surprenant que cela puisse paraître, ça colle parfaitement.
Chaque personnage est graphiquement recherché autant dans sa bizarrerie que dans sa personnalité. 
Ainsi on s’attachera facilement à certains personnages comme Electrogor, Daniel ou Whoofy, mais on en détestera d’autres bien plus cruels et sans cœurs comme Démo-mite ou Zonn…
Coté personnages féminin, il est plus difficile de se prendre d’affection ou d’aversion pour l’une ou l’autre hormis Zhang. 
Les caractères, bien que tranchés, semblent plus neutres…
Les mises en scène sont marrantes et bien choisies, et les arrières plans sont développés au juste nécessaire pour évoquer un certain réalisme. 
Le jeu des nuances de couleurs et des contrastes est aussi remarquable pour donner de la vie à l’ensemble et poser des ambiances parfois glauques, stressantes et inquiétantes ou à l’inverse totalement joyeuses et distrayantes.
Kaijumax Livre II de Zander Cannon aux éditions Bliss Comics page 20
Page 20 extraite de l’album

Cette série mérite vraiment le détour, mais attention elle est addictive. 
Vous pourriez bien rester enfermé sur ces îles-prisons et ne pouvoir vous y échapper qu’en tournant la dernière page…
On a hâte de lire le prochain tome !


Ciao
Yann

Kaijumax Livre II de Zander Cannon aux éditions Bliss Comics page 12
Page 12 extraite de l’album


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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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