jeudi 18 avril 2024

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J’perds pas la boule de Vikash Dhorasoo et Emilie Gleason aux éditions Revival

BD "J'perds pas la boule" de Vikash Dhorasoo et Emilie Gleason aux éditions Revival

Titre : J’perds pas la boule

Scénario : Vikash Dhorasoo
Dessins et couleurs : Emilie Gleason
Editions : Revival
Année : 2020
Nombre de pages : 58

Résumé de « J’perds pas la boule » : 


Vikash Dhorasoo, ancien footballeur professionnel, issu d’une famille d’immigrés indo-mauriciens et ayant grandi dans les quartiers populaires du Havre, raconte des anecdotes vécus.
De son enfance, sa formation d’apprenti footballeur en passant par sa carrière professionnelle de Lyon à Milan, il nous délecte d’anecdotes toutes plus ou moins succulentes et/ou rocambolesques.
Ses origines, sa couleur de peau et sa profession très médiatisée lui en ont fait voir de belles…
Il raconte aussi ses rencontres avec des personnages célèbres ou incongrus tels des fans transis, des entraîneurs incompréhensibles, des joueurs tordus, des célébrités sportives et des hommes politiques appréciés ou pas.


Mon avis sur « J’perds pas la boule » :


A travers ces extraits de vie personnels tournés en dérision, Vikash Dhorasoo dépeint certains regards de notre société contemporaine vis à vis des différences de culture, de formation, de politique etc…
Il s’agit avant tout d’anecdotes presque enfantines, mais où des sujets durs et d’actualité y sont traités comme le racisme, la politique etc…
N’y cherchez pas de révélations fracassantes ou de scoops incendiaires, vous serez déçu.
Voyez cet ouvrage plutôt comme une vision humoristique d’instants de sa vie.
BD "J'perds pas la boule" de Vikash Dhorasoo et Emilie Gleason aux éditions Revival planche 14
Planche 14 de la BD


Le scénario de Vikash Dhorasoo pour « J’perds pas la boule” : 


Vikash Dhorasoo n’a pas de fil conducteur pour ses histoires sauf peut-être une chronologie temporelle.
Il nous offre ainsi avec beaucoup d’autodérision ses souvenirs, qu’ils aient pu être formateurs, décalés, comiques, agressifs, humiliants etc.… Ils l’ont tous marqué.
Et malgré tout ce qu’il a pu entendre, voir ou subir, ce joueur exceptionnel a su garder la tête froide, avec sa forte personnalité, pour prendre énormément de recul.
Et pour preuve, cette BD illustre beaucoup d’épisode de racisme sans pour autant être moralisatrice. 
Vikash Dhorasoo mise, à raison, sur l’intelligence de son lectorat pour comprendre les blessures morales et les discriminations, et pourquoi pas agir en conséquence et de manière positive.
Au-delà de ce sujet d’actualité et récurent, d’autres potins comiques sont éclairés, notamment sur sa période de formation ou bien pendant sa carrière professionnelle de sportif.
J’ai personnellement éclaté de rire sur la rencontre avec un certain président français. Cela a attendri mon regard sur ce footballeur.
Les moqueries sont gentillettes et nous font beaucoup de bien. 
Nombre de célébrités en prennent affectueusement pour leur grade. Vous croiserez ainsi un Silvio Berlusconi totalement exubérant, un Raymond Domenech mauvais joueur, un Bernard Lacombe pas très au fait des rituels religieux ou un Yannick Noah fêtard et bien d’autres…

C’est agréable, léger et ça donne le sourire aux lèvres.
BD "J'perds pas la boule" de Vikash Dhorasoo et Emilie Gleason aux éditions Revival planche 22
Planche 22 de la BD


Le dessin de Emilie Gleason pour « J’perds pas la boule” :

Le dessin d’Emilie Gleason est évidemment très « cartoonesque » afin de coller au mieux à l’humour.
Le trait est Jovial, fluide, arrondi, étiré, schématisé et tellement marquant que l’on s’en prend d’affection.
Ce style se rapproche énormément du dessin de presse tout à la fois très caricatural, énergique, provocateur, excentrique et expressif.
Les personnages dessinés sont maltraités et triturés dans tous les sens, mais de manière absolument ingénieuse, afin de donner du ressort, du peps et propager un comique de situation totalement burlesque.
La touche féminine dans ses croquis est puissante et rassurante. Ils ont quelque chose d’enchantant, enfantin, très joyeux et fleuri. Bref, très apaisant.
Les artifices et effets sont innombrables et tellement présents qu’ils renforcent les farces et bouffonneries. 
Les plans et les compositions sont réfléchis et choisis intelligemment pour nous contaminer par un sourire.
Les célébrités sont très reconnaissables même dans leurs caricatures simplistes et polissonnes.
Les couleurs sont vives, enjouées et lumineuse.
Les découpages sont farfelus à souhait mais instaure le rythme idéal pour retenir l’attention.
En bref, le tout est une bulle d’air, un ovni graphique totalement poilant et rafraichissant qui plaira à tout publique.
On ne peut pas affirmer que cette BD soit un but en or, mais elle est assurément très loin du carton rouge.
Un beau plaisir de lecture.


Ciao
Yann
BD "J'perds pas la boule" de Vikash Dhorasoo et Emilie Gleason aux éditions Revival photo auteurs
Emilie Gleason et Vikash Dhorasoo les deux artistes !



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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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