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Titre: Batman, les fous d’Arkham
Editeur : COMICS USA / GLENAT
Auteurs : Dave MAC KEAN & Grant MORRISON
Année : 1990
Résumé :
Une nouvelle aventure de Batman : Le Joker a pris possession de l’asile d’Arkham. Il y retient tout le personnel en otage. Il a une exigence : Que Batman vienne le rejoindre. Le plan du Joker est simple, il veut montrer que le héros masqué est parfaitement à sa place parmi les fous ! Batman va s’immerger dans l’asile, retrouver ses anciens ennemis « victimes » des soins cliniques, et tenter envers et contre tout de conserver sa santé mentale intacte. Mais tous ignore que dans les couloirs de l’asile, rôde le fantôme et les souvenirs d’Amadeus Arkham, fondateur de cet hôpital psychiatrique. Tous ?…
Une énième aventure de Batman ? Oui… Et non ! Encore une fois, notre héros costumé va se confronter à la folie par l’intermédiaire du Joker, c’est vrai. Mais la richesse de cet album repose sur son ambiance gothique et… folle insufflée par le scénario de Grant MORRISON. L’idée de génie vient d’une part d’avoir intégré à l’histoire la vie du fondateur de l’asile d’Arkham, ajoutant une couche de profondeur au récit et d’autre part, d’avoir fait une place aux doutes de Batman dans une ambiance d’horrifique séance de psy.
L’histoire avance dans le présent et le passé jusqu’au moment où tout se rejoint. Certains événements sont assez prévisibles, mais on se laisse emporté grâce au dessin.
En effet, le style de Dave MAC KEAN est le deuxième atout de « Les Fous d’Arkham ». Dave MAC KEAN apporte un graphisme irréel, qui mélange des images de couleurs totalement travaillées avec parfois des crayonnés aux teintes sépia, ou encore avec des matières et des textures. J’ai l’impression qu’en touchant certaines pages, je vais effleurer un engrenage métallique, des tuyaux de plastique ou encore des tissus…
Cet album est quasiment une succession de tableaux. Je ne suis pas client des dessins déconnectés de la réalité, mais là, ils vont vraiment dans le sens de l’histoire et renforcent l’atmosphère glauque qui règne dans Arkham.
Le cadrage est totalement pensé. Souvent, des bandes de cases verticales coupent un dessin qui occupe une double page. Des cases flottent, s’allongent, rétrécissent, grandissent selon le propos. Les délimitations entre les images sont parfois ténues, voire inexistantes. Une autre originalité agréable, chaque personnage s’exprime avec son propre style de bulle. Blanc sur fond gris pour Batman, rouge sans aucun phylactère pour le Joker…
Des décors hyper-réalistes côtoient les formes disproportionnées, inachevées des personnages. Et les couleurs sont magnifiques.
Pour ma part, j’ai adoré « Les Fous d’Arkham ». Cette histoire crée vraiment un pont entre le monde gothique de Batman, et celui anxiogène des nouvelles de H.P. LOVECRAFT, symbolisé par l’utilisation commune aux deux univers de cet étrange lieu, l’asile d’Arkham.
Alors, asseyez-vous tranquillement, prenez cet album et lisez-le, en espérant que les ombres d’Halloween vous laissent en paix jusqu’à ce que vous fermiez « Batman: Les Fous d’Arkham »…
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