samedi 20 avril 2024

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Asterios Polyp

Asterios Polyp - Casterman
Titre : Asterios Polyp
Scenario et Dessins :David Mazzucchelli
Édition : Casterman
Date de parution : 06/10/2010
315 pages


Résumé :

Asterios Polyp, fils d’émigrés grecs, est un brillant architecte. Il occupe un poste de professeur à l’Université d’Itaqa sur la côte Est, il est un intellectuel reconnu, plein de charme et d’assurance, marié à une artiste contemporaine. 

Mais alors qu’il atteint 50 ans, ce personnage n’est plus que l’ombre de lui-même. Son existence va définitivement basculer par une nuit d’orage, où la foudre s’abat sur son appartement et le jette à la rue avec juste un peu d’argent et quelques objets qu’il a pu sauver des flammes. 
Asterios, bouleversé, part en bus pour une destination au hasard, comme s’il larguait soudain les amarres de toute une vie… Pour tout à la fois, une parenthèse, un examen de sa conscience, de ses souvenirs, de ses amours et de ses échecs… un nouveau départ.

Mon avis : 
Le roman conte le renouveau d’Asterios Polyp. En contre-point, l’histoire entremêle sa vie passée et son histoire d’amour avec la femme de sa vie. Une introspection sur sa personnalité, son caractère, ce qui l’a amené à séduire puis rompre avec son âme sœur. 

L’histoire est simple, mais portée par un travail graphique extrêmement riche, aucun élément graphique n’a été laissé au hasard : les couleurs, le découpage, le lettrage, chaque élément a été pensé avec une parfaite précision. Tout le visuel est au service du récit pour un
voyage émotionnel sans équivalent (si si je parle bien d’une bande dessinée !).
Voici une bd qui réinvente le genre du roman graphique, autant graphique, que roman, truffée de références à l’architecture, à la mythologie grec, à l’art contemporain, et de recoupement au sein même du livre. Ainsi, je l’ai relu une cinquième fois pour l’écriture de cette chronique, avec autant de plaisir qu’à la première, et autant d’émerveillement en dénichant de nouveaux détails que je n’avais pas encore remarqué ! 

Courrez à la librairie la plus proche, ce livre est un « must have » ! 

Le livre, la couverture
La couverture annonce la couleur, si je puis dire. En effet, on y voit Asterios en costume, son visage, son air, son attidude sont hautains, trait de caractère qui sera approfondi durant tout le récit. 
Le visuel du titre est composé comme des plans d’architecte, formes géométriques, qui sont allumées, comme si des spots de lumière venaient former les lettres « Asterios Polyp »… un jeu d’ombre et de lumière en quelque sorte, une superposition de calques de différentes couleurs : une composition très graphique.

Le scénario
Le scénario part d’une idée simple : un homme prend un nouveau départ suite à l’incendie de son appartement.
Mais les passages de vie ne sont pas présentés de manières linéaires. Un évènement du présent  amenant un flash back, le détail d’une image renvoyant à un autre passage du même livre, un rêve se mêle avec les fantasmes et la mythologie, les personnages s’entremêlent, se séparent et se rassemblent… le récit protéiforme, se lit de plusieurs manières différentes, et permet d’y revenir plusieurs fois pour en découvrir toutes les subtilités. 

Le dessin, le découpage

Asterios Polyp - Casterman
Le dessin, est comme le scénario d’apparence simple, mais cela masque le travail de l’auteur, pour en faire des créations truffées de détails, en particulier pour le choix des couleurs et des lettrages.
Le découpage alterne des grands et des petits formats, des dessins cadrés (comme ci-dessus) et d’autres qui sortent du cadre voire des dessins en fond sans cadre du tout.
Le travail des couleurs, le lettrage, la représentation des personnages, … tout les éléments graphiques ont leur signification. 

Asterios Polyp - Casterman



Cela enrichit le récit en véhiculant les émotions des personnages (comme ci-dessus où Anah se calme progressivement de son énervement), leurs états d’âmes, leur caractère, à la lecture le visuel est au service du récit. Ainsi toute forme de texte d’accompagnement pour expliquer la situation est banni : nul besoin de mot, l’expression graphique suffit.
Le mot de la fin
Lorsque j’ai découvert ce roman graphique, il y a un an environ, je l’ai lu 4 fois de suite afin d’en découvrir tous les détails et reconstituer toutes les histoires entremêlées ! 
L’histoire d’amour est magnifique, le caractère graphique éblouissant, et la fin … eh bien sans vous en dévoiler le contenu, le livre se termine en suspens de telle manière que je l’imagine belle, tandis que ma femme la croit tragique ! 


Et vous qu’en pensez vous ? Vos commentaires m’intéresse … 🙂




Martin



Asterios Polyp a reçu les récompenses suivantes : 
    2009 : 100 livres marquants de l’année selon The New York Times (Etats-Unis)
    2010 : Prix Eisner du meilleur auteur, du meilleur album et du meilleur lettrage (Etats-Unis)
    2010 : Prix Harvey du meilleur album, de la meilleure histoire et du meilleur lettreur (Etats-Unis)
    2010 : Prix du roman graphique du Los Angeles Times (Etats-Unis)
    2010 : Grand prix de la critique de l’ACBD (France)
    2011 : Prix spécial du jury du festival d’Angoulême (France)
    2011 : Prix de la meilleure série longue du festival de bande dessinée de Lucques1 (Italie)
    2012 : Prix Micheluzzi de la meilleure bande dessinée étrangère (Italie)


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