mardi 15 octobre 2024

Offrez-nous un café

Antonio de Michèle Standjofski aux éditions Des ronds dans l’O

Antonio de Michèle Standjofski chez Des ronds dans l'O éditions

Titre : Antonio

Scénario & dessins : Michèle Standjofski
Editions : Des Ronds dans l’O
Année : 2021
Nombre de pages : 256

Résumé de « Antonio » de Michèle Standjofski: 

Antonio Caffiero, né à Naples en 1894, aime à raconter de belles histoires, peu importe leurs véracités.
Tout ce qu’il vit est source de récits à grands exploits.  
Et il en a vécu des évènement le bougre que ce soit la guerre italo-grecque, la première guerre mondiale, le conflit gréco-turc, le démembrement de l’empire ottoman, la guerre d’Abyssinie, la seconde guerre mondiale etc…
Et au cours du temps, il prend de plus en plus de détachement et vaque à ses frivolités…

Mon avis sur « Antonio » de Michèle Standjofski:

Ce livre est donc le récit de la vie d’un personnage haut en couleur, particulièrement fantasque et coureur de jupon.
Et ce sympathique bonhomme en a vécu et connu des évènements, des villes, des pays, des femmes etc… 
Antonio de Michèle Standjofski chez Des ronds dans l'O éditions page 4
Page 4 de la BD

Michèle Standjofski nous raconte ainsi un beau conte retraçant l’itinéraire d’un homme hors du commun qui n’est autre que son arrière-grand-père.
A travers les souvenirs de l’auteur, on découvre donc le caractère d’un gaillard qui faisait tout pour enjoliver sa vie, et celle des autres, en racontant souvent des histoires à dormir debout mais toujours inspirées de son vécu.
Cet olibrius aimait à profiter de la vie sous tous ses aspects, et cela malgré les contextes historiques menaçants tels les guerres et autres évènements politiques.
Il s’accommodait de sa condition, flirtait à tout va pour savourer la compagnie des jolies femmes, travaillait d’arrachepied quand il le fallait, bravait les évènements pour ses convictions, etc… 
Une vie de « plaisir » à 100 à l’heure ! 
Et qui ne l’envierait pas de cette insouciance réfléchie ?
Car oui, c’est là le summum de l’intelligence de profiter à fond de sa seule et unique vie.
On ne peut être d’accord avec tout ce qu’il a fait ou raconter, mais une chose est sûre, on aime le personnage.
Sa petite fille a donc réussi ce tour de force de nous rendre empathique afin de ressentir et d’apprécier la fougue et la rage de vivre d’un homme extraordinaire.
Antonio de Michèle Standjofski chez Des ronds dans l'O éditions page 6
Page 6 de la BD

Le superbe travail de Michèle Standjofski relève aussi de l’exploit car il a été réalisé dans un Beyrouth en plein chaos, ou l’électricité était rare…
Et malgré cela, le livre est joyeux. 
Le crayonné de l’autrice est élégant et épuré. Les compositions sont réfléchies, vivantes et sémillantes.
Les touches de couleurs parsemées sur un gris graphite égayent l’ensemble. Elles évoquent admirablement les ambiances méditerranéennes ou du moyen orient et donnent ainsi un fond très chaleureux au récit.
Les visages des protagonistes, bien que paraissant particulièrement stylisés, sont très expressifs. Ils démontrent d’un énorme talent de l’artiste de savoir transmettre des émotions par quelques traits savamment orchestrés.
Le découpage est bien varié alternant les tailles des cases toutes rectangulaires pour donner un certain dynamisme et une jovialité, tout en gardant une certaine rigueur, à l’image de la vedette du récit.
On aime aussi la diversité des onomatopées, coutumes et expressions dans les différentes langues, de l’italien à l’arabe en passant par le grecque et autres exotisme…, affichant ainsi un véritable melting-pot culturel des plus intéressant pour donner envie de voyager et s’ouvrir au monde.
Une ode à la belle vie en quelque sorte, ce qu’Antonio avait admirablement compris et qu’il a transmis à sa petite fille.
Antonio de Michèle Standjofski chez Des ronds dans l'O éditions page 5
Page 5 de la BD

Cette BD est un bel intermède solaire qui réchauffe les cœurs. 
Un bel hommage pour un sympathique olibrius, qui bien malgré lui, continu de raconter ses histoires favorites…

Ciao
Yann

Inscrivez-vous à notre Newsletter :





Fais découvrir cet article à tes amis
Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

Laisser un commentaire

Ces articles pourraient vous plaire

Restons connectés 😉

3,416FansLike
477FollowersSuivre
146FollowersSuivre
Une Box BD pour toi !

Derniers Articles