jeudi 25 avril 2024

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Psi-lords de Fred Van Lente et Renato Guedes aux éditions Bliss

Psi-lords de Fred Van Lente et Renato Guedes aux éditions Bliss

Titre : Psi-lords

Scénario : Fred Van Lente
Dessins : Renato Guedes
Editions : Bliss Comics
Année : 2021
Nombre de pages : 160

Résumé de « Psi-lords » de Fred Van Lente et Renato Guedes: 


Deux hommes et deux femmes reprennent connaissance dans un lieu étrange et menaçant. Ce lieu se révèlent vite être une prison extraterrestre.
Ils ne se souviennent de rien.
De plus, une voix, entendue d’eux seuls, leur communique l’unique moyen pour retrouver leur mémoire et s’évader de ce dangereux bagne spatial.
Tank, Signal, Artisan et Hazard, doués de pouvoirs inattendus, uniront leurs efforts pour ainsi retrouver les mystérieux Psi-Lords qui semblent être la clé salvatrice.

Mon avis sur « Psi-lords » de Fred Van Lente et Renato Guedes:

Voilà un comics que j’ai beaucoup apprécié autant par le coté graphique que par les messages portés.
Ce n’est plus un secret, Fred Van Lente, pour cet ouvrage, s’est inspiré de la série du même nom, du milieu de la décennie 90, initialement crée par Anthony J. Bedard et David Ross.  
Les psi-lords (également connu sous le nom de « Starwatchers ») firent leur première apparition dans le comics « Rai and the Future Force” #21 (Mai 1994). 
Puis Anthony Bedard développa la série en 10 épisodes avec Mike Leeke au dessin puis Howard Simpson.
Psi-lords de Fred Van Lente et Renato Guedes aux éditions Bliss extrait 1
Planche extraite de la BD
La version de Fred Van Lente se renouvelle. 
Les psi-lords de 1994 était un bataillon d’êtres spéciaux divisés en castes avec :
En costume rouge : la force et l’invulnérabilité,
En costume orange : les « projecteurs d’énergie »,
En costume jaune : les éclaireurs
Pour Fred Van Lente et Renato Guedes, il y a quatre couleurs pour quatre personnages…
– Le costume et pouvoir rouge pour l’imprévisible Hazard. Elle agit par instinct et intuition, pouvant faire ressurgir sa violence extrême, son énergie, lorsqu’une cause lui semble juste à défendre.
– Le costume et pouvoir orange pour le scientifique Artisan. Lui est le « manuel » du groupe, il utilise son pouvoir pour bâtir, construire des objets ou outils de circonstance pour chaque situation (qui rappellera évidemment un autre héros d’un autre univers de comics avec une lanterne à dominante verte…)
– Le costume et pouvoir jaune pour Signal. Elle est la tête pensante du groupe et semble avoir un savoir infini enfoui au plus profond d’elle-même. Elle est la première à avoir des souvenirs…
– Et enfin le costume et pouvoir vert dont le personnage de Tank semble en être l’héritier. Il semble être le guerrier du groupe. Le soldat ou garde du corps redoutable combattant protecteur.
Vous constaterez donc une couleur supplémentaire dans cette nouvelle version, et aussi que les classes semblent aussi différentes (hormis la orange qui me parait être la seule identique…)
Cela nous réserve-t-il des surprises pour une éventuelle suite, car la fin ouverte de ce comics laisse à penser qu’il y en aura une…
Psi-lords de Fred Van Lente et Renato Guedes aux éditions Bliss extrait 2
Planche extraite de la BD
On peut aussi constater le caractère « multiracial » de l’équipe avec les origines bien différentes de chacun des membres de l’équipe, se retrouvant d’égal à égal (genres, origines ou croyances) considérant ainsi une seule et même fratrie, comme un idéal.
Mais le sujet des différences raciales, va être traité autrement. Les auteurs vont les aborder par les divers types d’Alien, et par le fait que certains dominent et réduisent à l’esclavage d’autre races.
En bref, le « défi » de tolérance humaine semble accompli, mais il reste encore tout à faire coté martien…
Voilà donc un thème bien habilement revisité.
D’autre part, des codes « religieux » paraissent transpirer dans cet opus. 
Je m’explique : 
Les personnages apparaissent comme des martyres (emprisonnement et torture), puis comme des icônes souvent entourés d’une aura mystique, un étrange rayonnement confèrent des pouvoirs surnaturels. 
Brefs tous les éléments pour les désigner comme des dieux (y compris les méchants). 
Hors tous les dangers semblent résider dans ces déifications : les pouvoirs sont ultra puissants et conduisent à un système de hiérarchie par caste… Autant dire que l’ordre de caste le plus haut, s’il est incontrôlé ou bien aux intentions néfastes, représente la menace absolue…
Et c’est tout là l’intrigue de cette histoire où manipulation, pseudo-politique, sectarisme, etc.., seront de mise pour des objectifs personnels d’enrichissement, de pouvoir ou de domination.
D’autres clichés aussi, comme les vaisseaux des différentes races extraterrestre emprisonnés dans l’étoile vampire, peuvent faire vaguement penser à l’odyssée de Noé…
En résumé, selon mon avis, ce récit parait être un avertissement conséquent à l’égard de toute forme d’extrémismes spirituels au travers de thaumaturgie et autres artifices.
Cette histoire me semble donc être au final une philippique contre la religion, voire une véritable diatribe…
Psi-lords de Fred Van Lente et Renato Guedes aux éditions Bliss extrait 3
Planche extraite de la BD
Le dessin particulièrement réaliste et précis de Renato Guedes appui encore plus cette thèse. 
Tout semble centré sur les personnages. 
Les arrières plans sont peu détaillés mais particulièrement contrasté versus les tonalités choisies pour les protagonistes. 
Les couleurs choisies apportent énormément à l’ouvrage, donnant par moment un coté psychédélique évoquant une certaine ivresse spatiale, et dans d’autres cas un côté sombre, froid voire glacial pour nous ramener instantanément dans la ou les diableries fomentées (comme la prison…).
Le trait est véritablement fin, presque indétectable (et les encrages n’en parlons pas !), comme s’il n’y avait pas de limite…
Son dessin dégage une très forte et belle puissance et un dynamisme de fou par les multitudes d’effets utilisés, mais les « backgrounds » peu développés évoquent aussi une grosse oppression du au vide stellaire ou aux espaces exigus de la prison. 
Les puissances incroyables évoquées renforcent aussi cette asphyxie, laissant ainsi peu de manœuvre à nos héros.
En fin d’album, un petit bonus nous est accordé avec quelques explications sur la construction de quelques pages, mais aussi une ribambelle de couvertures alternative, comme d’habitude, bien appréciables.
Psi-lords de Fred Van Lente et Renato Guedes aux éditions Bliss extrait 4
Planche extraite de la BD
Ce livre, après réflexion, réalise un constat sociétal peu réjouissant. 
Il nous incitera, à la clôture du 4eme plat, à une forte introspection quand à nos valeurs et notre place dans notre monde.
Ce comics sort de l’ordinaire et cela m’a beaucoup plu. J’espère maintenant en lire plus prochainement…

Ciao
Yann

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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