jeudi 25 avril 2024

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Miss Charity Tome 1 – L’enfance de l’art de Loic Clément et Anne Montel aux éditions Rue de Sèvres

Miss Charity Tome 1 - L'enfance de l'art aux éditions Rue de Sèvres

Série : Miss Charity

Titre : Tome 1 – L’enfance de l’art
Scénario : Loic Clément
Dessins : Anne Montel
Editions : Rue de Sèvres
Année : 2020
Nombre de pages : 109
D’après le roman de Marie-Aude Murail

Résumé de « Miss Charity Tome 1 – L’enfance de l’art » de Loic Clément et Anne Montel : 


En 1875, Charity Tiddler, 5 ans, est une jeune fille de bonne famille anglaise. Et à ce titre elle doit donc faire bonne figure et accompagner ses parents les dimanches aux offices religieux et apprendre les commandements de la bible, mais il n’existe rien de plus pénible pour une enfant de cet âge…
Charity étant fille unique, elle s’ennuie de ne pouvoir jouer avec d’autres.
Mais un jour, elle capture une petite souris qu’elle nommera Miss Petitpas. Avec la complicité de sa bonne, elle cachera le secret de cette nouvelle amie à ses parents, notamment sa mère plutôt rigide.
Mais à cinq ans, la responsabilité de s’occuper d’un petit animal est bien grande, et malheureusement Miss Petitpas en vient à mourir… 
Qu’à cela ne tienne ! Charity adopte dans la foulée une autre souris, puis un hérisson, une grive, un oisillon, un crapaud etc… à qui elle attribuera de jolis sobriquets mais à qui il arrivera mésaventures aussi.
Ainsi, au gré de ses rencontres et de ses expériences, elle apprend les dures lois de la nature…

Mon avis sur « Miss Charity Tome 1 – L’enfance de l’art » de Loic Clément et Anne Montel:

Voici encore une très belle adaptation de roman en bande dessinée. Cette fois il s’agit du livre jeunesse de Marie-Aude Murail « Miss Charity » paru à l’école de loisir qui est adapté.
Et le duo d’auteurs l’a admirablement fait. C’est beau et léger, ça fait du bien par les temps qui courent.

Miss Charity Tome 1 - L'enfance de l'art aux éditions Rue de Sèvres planche 14
Planche 14 de la BD


Le scénario de « Miss Charity Tome 1 – L’enfance de l’art » de Loic Clément :


N’ayant pas eu la curiosité de lire le roman originel, je serai incapable de dire si l’adaptation en est fidèle.
Cependant, j’ai beaucoup apprécié cette histoire très bien adapté au public ciblé. 
Le récit est admirablement créatif. Il fourmille de petite idées toutes plus délictueuses les unes des autres comme cet entretien, en début de livre, avec le prophète Ézéchiel.
Le ton du conte est donné rapidement : à la fois sérieux mais complètement drôle !
Les thèmes abordés ont régulièrement été mis en contradiction : la religion (ou théologie) et les sciences (en l’occurrence essentiellement le naturalisme dans ce premier opus), bien qu’ils ne soient pas incompatibles. 
Cependant je conçois qu’un esprit cartésien scientifique puisse être sceptique sur l’aspect divin par manque de preuves… 
Mais la réciprocité peut aussi être vraie, les fervents croyants peuvent remettre en doute toutes connaissances scientifiques, et c’est là le fondement d’une philosophie…
Heureusement, de nos jours, les deux sont acceptés, tolérés et/ou reconnus. Et puis la science ne nous rapproche-t-elle pas du divin ? Et la théologie n’est-elle pas une science ?
En tout cas, dans l’ouvrage, la petite Charity a visiblement sa préférence. L’étude des êtres vivants qui l’entourent la passionne beaucoup plus que les sermons dominicaux.
Evidemment à cinq ans, on est plein de vie, de joie, de curiosité… Et cela les auteurs ont su magnifiquement le retranscrire. 
On vit avec notre petite héroïne toutes ces découvertes, de la petite sourie Miss Petitpas à Jack le hérisson, en passant par ses cours de dessin avec son éducatrice…
Un autre aspect frappant et vraiment bien abordé est le fait d’être enfant unique dans une famille de bourgeoisie anglaise aux codes et mœurs très rigoureux et stricts des années 1880.
Le scénariste a bien su saisir la frustration de l’enfant débordant d’énergie qui doit se refréner afin de faire bonne figure auprès des autres familles, alors qu’il ne demande qu’à s’épanouir dans ses centres d’intérêts. 
Il a aussi travaillé sur le sentiment de solitude que peut connaître une petite fille unique, entourée de parent souvent absents ou trop exigeants. 
La préceptrice, la gouvernante et ses animaux seront ainsi des bulles d’air salvatrices pour Miss Charity.
Le découpage est remarquablement bien construit, fluide et rythmé où les vignettes ne sont majoritairement pas délimitées, laissant ainsi une très belle impression de liberté et d’interaction, inspirant une curiosité pour découvrir chaque dessin au lecteur.
La narration est évidemment omniprésente, en voix off comme en dialogue, mais essentielle pour un récit d’une telle intensité.
En bref, c’est un très beau travail !


Miss Charity Tome 1 - L'enfance de l'art aux éditions Rue de Sèvres planche 16
Planche 16 de la BD


Le dessin de « Miss Charity Tome 1 – L’enfance de l’art » de  Anne Montel :


Le dessin de Anne Montel est merveilleux et beau !
Le trait est léger, fin et précis, simple et marrant. 
Il en ressort beaucoup d’émotion. 
C’est un bouquet visuel aux mille saveurs. 
Un vrai plaisir graphique ! Et il est totalement adapté au lectorat ciblé.
Dès les premières pages du récit de l’enfance, on se prend d’affection pour la petite Charity au visage rondouillard, sa petite couette ou chignon, et son air innocent empli de curiosité.
Les émotions des protagonistes sont très bien réalisées au point que nous les vivons avec eux. Le jeune lecteur fera donc rapidement une projection et s’immergera immédiatement dans l’histoire.
L’alternance de vignette avec, ou sans, arrière-plans procure une belle vivacité au récit, et permet aux enfants (et les plus grands aussi) soit de se focaliser sur l’essentiel, soit de se détendre et se délecter de l’ensemble, parce que les détails sont incroyables.
Les couleurs plutôt sur des tons clairs et pastels, posées probablement à l’aquarelle, donnent de la joie en continue, même lors des passages un peu plus dramatiques. Les jeux d’ombres et lumières sont subtils, et les nuances et dégradés admirables !
Les techniques graphiques utilisées ont été appliquées d’une main de maître, les perspectives sont divines, avec quelques techniques de hachures par moment, et les nombreux plans choisis sont originaux et divertissants.
Peu d’effets sont utilisés. Ils sont subtilement placés et même l’observateur averti n’en fera qu’à peine attention: quelques discrètes onomatopées par ci par là, deux petits traits de « vitesse » etc…
Les cases sont nombreuses mais le dessin n’en est pas moins splendide et laisse aussi une grande place à la narration.
Et le petit détail qui a toute son importance, c’est que ce fabuleux graphisme fait évidemment écho à la passion grandissante de notre héroïne: l’aquarelle !!
Ce dessin est du grand art et j’en redemande !!! 
Bravo, je suis séduis !

Ciao
Yann

Miss Charity Tome 1 - L'enfance de l'art aux éditions Rue de Sèvres planche 13
Planche 13 de la BD


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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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