samedi 20 avril 2024

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Che – Une vie révolutionnaire de Jon Lee Anderson et José Hernandez aux éditions La Librairie Vuibert

Che une vie révolutionnaire aux éditions La Librairie Vuibert

Titre : Che – Une vie révolutionnaire

Scénario : Jon Lee Anderson
Dessins et couleurs : Jose Hernandez
Editions : La Librairie Vuibert
Année : 2020
Nombre de pages : 432

Résumé de « Che – Une vie révolutionnaire » de Jon Lee Anderson et Jose Hernandez : 


Che – Une vie révolutionnaire est probablement LE roman graphique référence sur la vie de Che Guevara.
Vous n’aurez pas droit à toute la jeunesse du Che, mais plutôt à son parcours de l’obtention de son diplôme de médecin jusqu’à cet homme idéaliste passionné s’étant battu pour ses idées et les ayant mis en application jusqu’à son dernier souffle.
Vous comprendrez au fur et à mesure de ses rencontres et de ses actes ce qui a fait de lui cet homme estimé, icone mondiale pour de nombreuses générations révolutionnaires ou contestataires encore aujourd’hui.

Mon avis sur « Che – Une vie révolutionnaire » de Jon Lee Anderson et Jose Hernandez :


Jon Lee Anderson est un reporter américain et correspondant de guerre particulièrement réputé pour le New Yorker.
Il est aussi un spécialiste de la biographie, et notamment son livre « bestseller » « Che Guevara : a revolutionary life ». 
Vous l’aurez compris cette BD est une adaptation de ce livre, mise en image par l’incroyable talent de José Hernandez dessinateur de presse Mexicain.
Nous avons à faire à un sacré bel ouvrage bien volumineux.

Che une vie révolutionnaire aux éditions La Librairie Vuibert planche 27
Planche 27 du roman graphique

Le scénario de Jon Lee Anderson pour « Che – Une vie révolutionnaire » : 

Jon Lee Anderson a souhaité aborder ce roman graphique d’une manière impartiale, sans jugement de valeur, pour apporter une réflexion aux nouvelles générations pour qui les révolutions ne se passent pratiquement plus que par le numérique.
De fait il dépeint ainsi le Che comme un homme simple, ni bon ni mauvais mais surtout animé par son idéal de liberté et d’égalité, prêt à mourir pour cela. 
Evidemment l’histoire racontée du Che ne commence qu’à la fin de ses études, lorsqu’il décrocha son diplôme de médecin. L’auteur fait donc l’impasse sur toute la jeunesse du Che et le vécu avec ses frères et sœurs.
Toutefois, le scénariste usera souvent du procédé des correspondances avec sa mère pour décrire les sentiments de cet icone révolutionnaire en regard de ses proches, mais sans trop s’y attarder.
Bien sûr, on ne peut pas aborder la vie du Che sans parler non plus de l’homme sans qui le Che ne serait pas devenu cette égérie des esprits révolutionnaires : Fidel Castro.
Chacun des personnages du récit n’est en aucun cas ni caricaturé, ni jugé par l’auteur. Jon Lee Anderson se contente brillamment de ne raconter que des faits, de manière très humaine, afin que chacun puisse se faire sa propre opinion sans influence.
C’est là un véritable tour de force que de pouvoir rester aussi objectif dans un tel récit.
Cet ouvrage reviendra aussi sur les nombreuses rencontres du Che avec des célébrités, mais aussi avec ses deux femmes avec qui il eut une fille avec la première et quatre autres enfants avec la seconde. 
Mais encore une fois l’aspect familial de cet homme ne sera pratiquement pas exploré, afin de focaliser essentiellement sur ce qui faisait vivre cet homme : sa soif de justice et d’égalité pour le peuple qui l’a conduit à la révolution cubaine.
Et si je vous parle maintenant de certains personnages comme Ramon Benitez, commandant Tatou, ou bien Adolfo Mena González, vous me direz qui sont ses illustres inconnus… mais toutes ces personnes ne font finalement qu’une extrêmement connue. Celle dont la biographie fait l’objet.
Il s’agit là des différentes identités que le Che a pu prendre au cours de sa vie post révolution cubaine, qui, en regard de l’aventure cubaine, ne sera finalement qu’un échec…

En final, Jon Lee Anderson a su raconter la vie révolutionnaire de cet icone avec beaucoup d’indépendance, sans apriori ni jeu d’influence, afin que le lecteur puisse se forger sa propre opinion.
Il insiste beaucoup sur les sentiments et l’idéologie que l’homme a pu connaître et qui ont conduit ses actes, biens ou mauvais.
Un récit très intéressant.

Che une vie révolutionnaire aux éditions La Librairie Vuibert planche 21
Planche 21 du roman graphique


Le dessin de José Hernandez pour « Che – Une vie révolutionnaire » : 

José Hernandez est un dessinateur primé dans son pays, et quand on découvre son dessin, il faut reconnaître qu’il maîtrise parfaitement cet art !
Dans un style très réaliste, son trait est fin, détaillé et minutieux, forçant l’admiration et la contemplation.
Certaines cases sont juste d’un raffinement et d’une méticulosité incroyable !! 
Les portraits sont saisissants de précision comme une photo haute définition !
Les couleurs sont plutôt « ternes » sur des tons marron, vert foncé, gris, bleu nuit, etc.., et cela pour plusieurs raisons tout à fait compréhensibles : 
Premièrement, les auteurs racontent des faits historiques passés. Ce qui justifie les tons ternes utilisés pour symboliser l’ancien.
Ensuite, les couleurs sur des tons plutôt froids et neutres évoquent admirablement bien la guérilla, l’esprit de révolution, en bref le cœur de la pensée du Che.
Puis, elles suggèrent aussi les climats plutôt chauds et secs avec les tons marrons, humides et moites avec les tons verts, frais et/ou froids avec les temps gris ou bleu. 
Et enfin, elles influencent les émotions des lecteurs pour les différents passages graves, tragiques, ou touchants et chaleureux, etc… 
Et pour finir par nous mettre en condition pour le final dramatique que tout un chacun connait…
Les effets sont aussi de pures merveilles, discrets mais efficaces avec des fondus de lumières, des estompes, des dégradés, des flous, des perspectives mirifiques…
Le travail sur la lumière est d’une justesse digne des grands maîtres !
Quant aux compositions et plans choisis, ils sont tellement variés, travaillés et intenses que l’on y passe des heures à s’extasier et à s’attarder sur chaque scène.
José Hernandez m’a bluffé et d’autant plus passionné ! 
Sa réalisation est titanesque et pourrait se qualifier de chef-d’œuvre du neuvième art !

Che une vie révolutionnaire aux éditions La Librairie Vuibert planche 20
Planche 20 du roman graphique


J’ai été séduit par cette biographie hors du commun, extrêmement bien détaillée et maîtrisée, et surtout graphiquement réalisée d’une main plus que talentueuse.
C’est un véritable roman graphique coup de cœur à posséder.
Ciao
Yann

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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