vendredi 29 mars 2024

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Histoires courtes Intégrale, la chronique angoissée

Dans la chronique du jour, nous vous présentons des histoires du maître mangaka de l’horreur. Junji Ito et les éditions Delcourt nous proposent Histoires courtes Intégrale, la BD renversante

couverture de "Histoires courtes, intégrale" de Junji Ito chez Delcourt/Tonkam

Titre : Histoires courtes Intégrale
Auteurs : Junji Ito (scénario et dessin)
Éditeur : Delcourt/Tonkam
collection : Seinen
Année : 2022
Pages : 156

Résumé d’une BD horrifique :

Un homme se promène avec son chien, il découvre dans le canal deux corps enlacés. Cousus ensemble par une multitude de fils. Michio vit enfermé dans sa chambre depuis des années et ne prévoit pas de se rendre à la fête de fin d’étude et d’entrée dans l’âge majeur. Mais une ancienne amie lui rend visite pour la première fois et lui propose de venir. Michio hésite, puis finit par céder. En sortant, il découvre que ces deux corps noués l’un à l’autre n’était que les premiers d’une longue série, de plus en plus horrible. Pendant qu’une chanson lancinante passe à la radio, sur ce smillions de solitaires qui devrait se rapprocher les uns des autres.

Le scénario d’un récit de nouvelles :

Junji Ito n’est pas passé comme maître de l’angoisse pour rien. Ces courtes nouvelles dessinées le montrent bien. Elles se basent sur des scénarios de l’auteur ou d’autres personnes, comme Edogawa Ranpo, un grand écrivain d’histoire gothique Japonais ou encore Rober Hichens. Mais une construction classique parcourt le recueil, l’horreur monte petit à petit, et si on démarre parfois dans le dur, ce n’est que pour s’intensifier après.

Junji Ito joue avec de l’horreur de proximité, le fauteuil vivant qui vous garde jusqu’à la mort, la femme qui vous tue en vous léchant avec une langue purulente et boursouflée. Certaines histoires dévoilent le nœud de leur intrigue, comme la Vénus invisible ou la chaise humaine, d’autres gardent tout leur mystère, comme la lécheuse ou la triste histoire d’un père de famille. Et il est une autre catégorie qui vous tend des perches, sans que rien ne soit clairement confirmée, comme le mystère de la faille d’Amigara. Et il en est qui sont à part, jonglant entre horreur et humour, comme le maître Kazuo Umezz et moi.

Dans tous els cas, on s’enfonce dans un monde étrange, curieux, poisseux, dérangeant où le gore est absent, et où l’angoisse sourde derrière les apparences familières. L’absence de raison, la faille où tout bascule dans la folie ou le fantastique, sont tout aussi dérangeantes que les faits répugnants ou étranges qui se produisent.

L’occasion, en passant une soirée au coin du feu, de découvrir avec ce recueil ce qui fait al renommée de Junji Ito.

page de "Histoires courtes, intégrale" de Junji Ito chez Delcourt/Tonkam
Une image soft de l’ambiance horrifique qui vous attend dans ce manga

Le dessin cadré pour des histoires hors cadres :

Décors réalistes, manga en noir et blanc avec trame de gris, mais personnages pas du tout stylisé à la manga. Ce Seinen met en scène des personnages également réalistes. Le cadre est posé et tout semble se passer doucement jusqu’au moment où l’horreur entre par la petite ou la grande porte. Mais là, le cadre n’explose pas, au contraire. La force de l’angoisse réside que le non-naturel se déroule dans une composition similaire au naturel. C’est la force de l’image horrible par contraste avec un cadre posé qui renforce encore l’horreur.

A noter que certaines des pages sont en couleur, et pas seulement les trois premières, comme on le voit souvent dans les manga, mais une bonne flopée au long du recueil. Enfin, ne nous emballons pas, la majeure partie du manga est en noir et blanc. Et au cours de la lecture, entre deux histoires, de temps en temps sont posées des illustrations évoquant d’autres récits de Junji Ito. Certaines de ces illustrations contrastent avec le style de cette intégrale d’histoires courtes et donnent envie d’en voir plus. Enfin, si on aime les histoires d’horreur bien sûr…

Conclusion d’une BD renversante:

Mon premier contact avec Junji Ito fut à la hauteur de ce qu’on m’en avait dit, tout en me surprenant grandement. Cette BD atteint son but, des perles d’angoisse et d’horreur dans un écrin de toute beauté, reliure cartonnée, format plus grand que le manga habituel, et de nombreuses pages couleurs.

Zéda rencontre la chaise humaine !

"LEGENDE AILLEURS" strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur "Histoires courtes, intégrale" de Junji Ito chez Delcourt/Tonkam

David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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