mardi 23 avril 2024

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Eté, la chronique numérique sur la BD papier !

Couverture de Eté, BD de Thomas Cadène, Josef Saffiedine, Camille Duyvelleroy et Erwann Surcouf
Titre
: Été

Auteur :
Thomas Cadène, Joseph Safieddine, Camille Duvelleroy (scénario),
Erwann Surcouf (dessin)

Editeur :
Delcourt

Collection
: Hors Collection

Année :
2017

Page
: 80





Résumé :

Abel
et Olivia vont emménager ensemble et franchir un énorme cap dans la
vie. En tout cas, à leurs yeux. Afin de ne rien regretter et d’être
sûr de leur choix, ils décident d’un commun accord, le temps d’un
été, d’aller tout essayer : Voyage, rencontres, retour au source,
sans oublier l’inévitable sexe, drogue, rock’n roll et j’en passe.

Mais
cette plongée dans les expériences les plus folles, ils vont les
faire chacun de leur côté, sans rien dire à l’autre, sans même
se revoir avant la fin de l’été.

Leur
couple survivra-t-il à ce choix décisif ?



Mon
avis :

Les
enjeux sont posés et nous, lecteurs dont la curiosité a été
réveillée, nous allons suivre ces deux amoureux dans leur
incroyable été.

La
BD a été diffusée d’abord sur Instagram. C’est même ce qui a fait
toute sa force, le scénario se calait dans cette saga de l’été en
épisode journalier.

Chaque
page de la BD reprend un épisode de la série sorti pendant l’été
2017 en ligne.

Été est donc la première BD Instagram, d’ailleurs, nous en avons parlé
précédemment ici.




Puis,
pour la rentrée, elle est passée du numérique au papier grâce à
Delcourt.

Bien
sûr, on perd un peu l’attente de l’épisode suivant qui se créait
chaque jour sur Instagram. De plus, la lecture en ligne
s’accompagnait de bandes sonores et de quelques morceaux mijotés par
le groupe Santoré.

Mais
on gagne à redécouvrir les liens qui relient certains épisodes et
que l’on n’avait pas forcément repérés dans la lecture
journalière.

Le
fait de pouvoir se poser et lire d’une traite l’histoire m’a permis de
ressentir d’une façon plus forte le temps, sa gestion, les renvois et
les clins d’œil d’un épisode à l’autre.

La
recherche d’aventures d’Abel et Olivia les entraînent chacun dans
des situations qui, certes, peuvent arriver dans la vie, mais
intriguent par le fait qu’elles puissent se cumuler sur un été. Le
hasard fait vraiment bien les choses pour nos tourtereaux en
vadrouille. Et derrière le hasard, nous retrouvons Thomas Cadène,
Joseph Safieddine et Camille Duvelleroy. Mais si ces événements se
lisent bien, malgré ce petit côté « chance », la BD prend
tout son sens à la deuxième lecture. En effet, vous pouvez la
parcourir de la première à la dernière page ou bien de la dernière
à la première page.

A
l’image d’un palindrome, vous savez, ces mots qui se lisent dans les
deux sens, comme Laval ou encore… été ! Cette BD se lit elle
aussi dans les deux sens. Et du coup, ce n’est pas la même fin qui
vous attend.


Et
même si les anecdotes sont les identiques mais à l’envers, et bien
l’effet à la lecture n’est pas du tout celui attendu. Je craignais
de m’ennuyer un peu à relire Été à l’envers, aussi j’ai laissé
passé quelques jours avant de le faire, pour prendre du recul. Et en
la lisant dans l’autre sens, je me suis rendu compte que liens, clins d’œil, renvois d’épisode à un autre ne se faisaient pas à
l’envers, mais dégageaient un autre sens, un autre effet narratif.

Par
contre, autant la première page marche très bien en démarrage et
en fin, autant j’ai trouvé que la dernière page fonctionnait mieux
en ouverture qu’en fermeture d’histoire.


page extraite Eté, BD de Thomas Cadène, Josef Saffiedine, Camille Duyvelleroy et Erwann Surcouf




Aux
côtés de ce petit trio d’auteurs, Erwann Surcouf a mené la barque
du dessin. Le format gaufrier de trois fois trois cases découle
directement du format utilisé pour entrer dans les grilles
d’Instagram.

Au
fur et à mesure des épisodes, je me suis rendu compte du rôle du
portable et de sa présence dans cette BD destinée aux réseaux
sociaux, sorte de mise en abyme qui fonctionne vraiment bien. Et au
côté de la technologie, la part d’imaginaire, joliment mise en
image par Surcouf.

Afin
de contraster avec le monde tout blanc d’Instagram, le dessinateur
nous offre de belles cases parfois claires mais souvent sombres,
jouant avec les contrastes, les clair-obscurs, si bien que quand
arrive un épisode lumineux, il ressort d’autant plus.

Les
choix de couleurs de Erwann Surcouf, éloignées de tout réalisme,
contribuent pourtant à nous immerger dans ce récit. Reflet des
doutes ou des moments de bonheur d’Abel et Olivia, elles permettent
également de créer un style visuel particulier reconnaissable de
suite. Un style irréaliste, mais qui permet à cette histoire
trempée dans la réalité de notre époque, de garder une
distanciation et de ne pas se révéler trop crue tout en osant
beaucoup !



Si
vous êtes partisans de la BD numérique, lisez la BD papier et vous
en ressentirez les différences avec la version en ligne. Si vous
préférez le papier, ne vous privez pas de découvrir ce voyage aux
côtés de ce couple moderne, mais pas si moderne que ça finalement.
Sachez que par rapport à la version Instagram, vous avez quelques
épisodes en plus. Et puis, deux BD pour le prix d’une, pourquoi se
priver ?



Et
pour comparer, rien ne vaut de lire les deux, alors voilà le lien
pour découvrir Été en ligne.




Zéda
rencontre Abel et Olivia…



"ETE OU ?" strip de Z2da pour illustrer chronique 7BD sur Eté, BD de Thomas Cadène, Josef Saffiedine, Camille Duyvelleroy et Erwann Surcouf




David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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