samedi 20 avril 2024

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Carnets D’orient – Djemilah

Carnets d'orient

Titre : Carnets d’Orient – Djemilah
Auteur : Jacques Ferrandez
Année : 1987
Editeur : Casterman

Mai 1836. Le peintre français Joseph Constant débarque à Alger et retrouve un de ses amis peintres, Puzzo. Celui-ci s’est tout à fait habitué aux mœurs et coutumes du pays et s’est complètement orientalisé. Le provocateur italien sera alors le guide de Constant. Mais le jeune français, s’il est d’abord séduit et comblé par le décor paradisiaque qu’il découvre pour la toute première fois, sera très vite dégouté par la violence ambiante. En effet, l’Algérie subit depuis quelques temps déjà la colonisation, la France ayant décidé d’instaurer une colonie de peuplement (forme la plus dure de la colonisation). Rebuté par les combats, Constant décide de repartir en France mais une rencontre décisive le fera changer d’avis : celle de Djemilah, une jeune arabe dont il tombe amoureux et pour qui il apprendra même l’arabe. Mais très vite, il se trouvera impliqué plus qu’il ne l’aurait souhaité dans les guerres. L’occasion de découvrir le monde arabe par le regard de ce jeune peintre sensible et un tantinet naïf.

 Avec cette bande dessinée d’un nouveau genre, Ferrandez s’est illustré comme l’un des artistes bédéistes les plus novateurs et ingénieux de sa génération. Mêlant à ses cases d’un soin tout particulier des croquis, aquarelles, pris-sur-le-vifs, il rend son récit plus vivant et plus fascinant, en lui offrant une touche de crédibilité et de réalité des plus louables et s’impose comme le digne suivant de Pratt. Son trait, délicat et clair, dans lequel on lit avec beaucoup de facilité, déborde d’un florilège d’émotions mêlées. Quant au formidable ballet des couleurs, que l’auteur maîtrise avec beaucoup de dextérité, il nous offre un voyage sublime, une véritable évasion des plus colorées dont on ne saurait sortir indifférent. La force de l’album, amorce d’une série qui en comptera bon nombre d’autres, réside également dans le scénario d’une rare précision, dont les efforts remarquables de Ferrandez en ce qui concerne la documentation s’allient à un regard qui s’affranchit d’objectivité en laissant néanmoins au lecteur le choix de penser. Le récit donne au tout une forme de carnet de voyage, plaisant et intense, dans lequel on s’immerge totalement et qui se détache de tout désir de faire la morale ou d’imposer une idéologie. Les émotions, rien que les émotions. Pour un voyage empli de sentiments. 
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