Titre : Carnets d’Orient – Djemilah
Auteur : Jacques Ferrandez
Année : 1987
Editeur : Casterman
Avec cette bande dessinée d’un nouveau genre, Ferrandez s’est illustré comme l’un des artistes bédéistes les plus novateurs et ingénieux de sa génération. Mêlant à ses cases d’un soin tout particulier des croquis, aquarelles, pris-sur-le-vifs, il rend son récit plus vivant et plus fascinant, en lui offrant une touche de crédibilité et de réalité des plus louables et s’impose comme le digne suivant de Pratt. Son trait, délicat et clair, dans lequel on lit avec beaucoup de facilité, déborde d’un florilège d’émotions mêlées. Quant au formidable ballet des couleurs, que l’auteur maîtrise avec beaucoup de dextérité, il nous offre un voyage sublime, une véritable évasion des plus colorées dont on ne saurait sortir indifférent. La force de l’album, amorce d’une série qui en comptera bon nombre d’autres, réside également dans le scénario d’une rare précision, dont les efforts remarquables de Ferrandez en ce qui concerne la documentation s’allient à un regard qui s’affranchit d’objectivité en laissant néanmoins au lecteur le choix de penser. Le récit donne au tout une forme de carnet de voyage, plaisant et intense, dans lequel on s’immerge totalement et qui se détache de tout désir de faire la morale ou d’imposer une idéologie. Les émotions, rien que les émotions. Pour un voyage empli de sentiments.